Le grenier | Raoul Barré

Depuis bon nombre d’années, j’ai accumulé des photos, de la correspondance et des souvenirs plus ou moins hétéroclites, qui ont tous un lien quelconque avec mon grand-père Barré.
Au fil du temps, ces items se sont retrouvés au grenier, pêle-mêle. Je suis heureux de les partager avec vous. Venez fouiller. Vous y retrouverez peut-être des détails que vous ne connaissiez pas et qui vous amuseront.
J’invite aussi les internautes qui auraient de tels souvenirs de me les faire parvenir; il me fera plaisir de les ajouter au «Grenier» !

Gaspard Fauteux

Paule Barré

Paule Barré était la nièce et la filleule de Raoul Barré ce qui favorisa chez elle un attachement profond à son oncle. Pendant qu’il vivait à New-York, elle correspondit régulièrement avec lui. Jeune fille, elle séjourna un an chez Raoul Barré à New-York et elle en garda un souvenir impérissable; elle découvrit une ville intense en activités artistiques et elle apprit l’anglais, ce qui lui fut très utile tout au long de sa carrière de secrétaire.

Née en 1906, elle était la deuxième enfant de Georges-Etienne Barré et de Paméla Turcotte. Des huit filles qui naquirent de cette union, cinq vécurent jusqu’à l’âge adulte.  Propriétaire d’une quincaillerie et d’une manufacture de meubles-vitrines pour magasin, son père assura à sa famille un niveau de vie confortable mais modeste. Durant la crise de 1930, sa mère hébergea des chambreurs pour compléter le revenu familial. Les filles, dès qu’elles occupaient un travail rémunéré, versaient une pension pour contribuer au bien-être de la famille. Paule, comme ses sœurs, acquirent alors l’habitude de faire un usage prudent de l’argent.

Les quatre aînées complétèrent des études secondaires de Lettres et Sciences, ce qui était considéré, à l’époque, comme des études avancées pour les filles. Seule la cadette, Monique, put accéder à des études universitaires et devenir travailleuse sociale. Marcelle devint institutrice, Paule et Suzanne furent secrétaires et Thérèse fut infirmière, avant de compléter plus tard un bac en travail social.

Paule fut d’abord engagée par Justine de Gaspé Beaubien comme sa secrétaire et sa collaboratrice pour le projet de fondation de l’Hôpital Sainte-Justine pour enfants. Bien qu’elle fut très impliquée dans cette fonction, Paule dut quitter Montréal sur la recommandation de son médecin. Sujette à des problèmes pulmonaires, elle décida d’émigrer dans les Laurentides dont on disait que l’air y était bien meilleur pour ceux et celles dont la santé était fragile. Paule choisit de s’installer à Sainte-Adèle et elle y resta jusqu’à l’âge de 100 ans. Elle revint à Montréal pour les trois dernières années de sa vie.

Après avoir été brièvement la secrétaire de Claude-Henri Grignon qui écrivait alors le radio-roman Un Homme et son péché, Paule devint la secrétaire de Roger Roland, patron avec son frère Lucien de la Compagnie Papier Roland dont le siège social était à Mont Roland. Au moment de sa retraite en 1969, Paule avait passé 31 ans au service de la Compagnie Papier Roland.

Restée célibataire, Paule fut la première des filles Barré à prendre l’avion pour se rendre en Europe en 1950. Par la suite, elle entreprit avec ses sœurs de très nombreux voyages en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

En plus de la fréquentation de la culture, le contact avec la nature était essentiel pour Paule. Sa résidence principale était à Sainte-Adèle, mais elle acquit successivement deux chalets plus au nord dans une nature plus sauvage, l’un près de Saint-Jovite et l’autre au lac Saint-François près de Nominingue où elle n’avait ni téléphone, ni électricité. Sauf pendant l’hiver, c’est là qu’elle passa le plus clair de son temps à partir de sa retraite.

Son oncle Raoul Barré demeura dans ses pensées tout au long de sa vie et, en tant que filleule, elle fut la gardienne des dessins, lettres et objets personnels lui ayant appartenu. Lors de l’exposition que la Cinémathèque consacra à Raoul Barré en 2004, elle fit don à la Cinémathèque de tout ce qui était en sa possession. Cette exposition et le fait que la salle principale d’exposition de la Cinémathèque porte le nom de Raoul Barré furent pour Paule Barré un grand bonheur et un accomplissement. Paule est décédée à Montréal en 2009 à l’âge de 103 ans.

« Il était venu le temps de me départir de Madame Roy »

Le 10 octobre 2019 fut l’occasion d’une réception intime qui a eu lieu à la Cinémathèque québécoise lors de l’accrochage du tableau intitulé tout simplement par ma mère, Marguerite Barré Fauteux, « Madame Roy ».

Ma mère en avait fait l’acquisition au début des années 70. J’ai eu le bonheur d’hériter de ce magnifique tableau suite à son décès, en 1985.

Ayant dû m’en défaire des années plus tard, par manque d’espace dans la foulée d’un déménagement, il me semblait important  que ce tableau serve à mieux faire connaître l’artiste polyvalent qu’était  Barré. Il me fallait donc trouver une vitrine connue et non pas le salon d’un bienveillant collectionneur d’art. Comme les principaux musées du Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec et  le Musée des beaux-arts de Montréal, possédaient déjà des toiles de Raoul Barré, j’ai pensé l’offrir à  la Cinémathèque québécoise qui, au cours des années, s’intéressait de façon significative aux œuvres de mon grand-père. Bien que la collection d’œuvres dites des beaux-arts ne relève pas de son mandat, je trouvais important de lui offrir « Mme Roy » afin de boucler la boucle. À mon grand ravissement, la Cinémathèque québécoise a non seulement accepté de l’accueillir, elle a aussi mis le tableau bien en vue dans la salle Germaine-Guèvremont, en  compagnie de quelques autres œuvres graphiques de Raoul Barré tirées de sa collection.

Gaspard Fauteux, petit-fils de Raoul Barré

la vie et l’oeuvre de raoul barré est une présentation

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